Le dernier relèvement du taux directeur canadien datait de juillet. Mercredi dernier, la Banque du Canada a décidé à nouveau d’agir sur le front des taux en relevant son taux directeur de 25 points de base. Il s’agit de la 5e hausse depuis l’été 2017. Comment expliquer cette décision ? Par la solidité de l’économie canadienne et, l’accord de libre-échange récemment signé avec les États-Unis.
L’accord de libre-échange, une grosse épine sortie du pied du Canada
Afin de justifier le statu quo de ces derniers mois concernant le taux directeur canadien, la BdC avait fréquemment cité l’absence d’accord commercial avec ses partenaires nord-américains en tant que source d’incertitude. Ce risque a ensuite disparu des écrans radars de la banque. En effet, un nouveau pacte a été paraphé au début du bois d’octobre. Étant donné que l’économie canadienne n’a pas faibli depuis, tous les signaux étaient au vert pour que la banque du Canada procède à un nouveau relèvement de son taux directeur en cette fin du mois d’octobre.
L’AEUMC (accord États-Unis Mexique Canada) devrait donner davantage de visibilité aux entreprises canadiennes, donc améliorer la confiance et favoriser les investissements, selon la Banque du Canada. La croissance est proche de son potentiel maximum. L’institution constate également, dans son communiqué, que la composition de la croissance est désormais plus équilibrée.
De nouvelles hausses à venir ?
Chaque mot d’un communiqué d’une banque centrale est pesé. C’est pourquoi les experts économiques les analysent à la virgule près. Dans le communiqué du 24 octobre 2018 de la BdC, ils ont notamment noté la disparation du qualificatif « graduel » lorsqu’elle évoque les futures hausses de taux. Ce qui leur fait dire que le planning de relèvement adopté par la banque pourrait être de plus en plus agressif.
Afin d’éviter la surchauffe et un bond de l’inflation, les banques centrales relèvent les taux. Même à 1,75 %, nous sommes encore loin des normes historiques. Pour être proche de la neutralité, le taux directeur canadien devrait se situer entre 2,5 et 3,5 %. Il faut donc s’attendre, sauf catastrophe, à 3 ou 4 hausses supplémentaires dans un futur relativement proche.
L’endettement des ménages sera pris en compte
La banque a tout de même précisé qu’elle continue de surveiller de près la situation des ménages au niveau de leur endettement. La BdC a constaté que les ménages canadiens ont déjà procédé à certains ajustements au niveau du crédit. Si elle se félicite de la baisse réelle de la vulnérabilité des ménages face au crédit, elle relève tout de même que ce risque reste élevé d’un point de vue historique.
Risques engendrés par les guerres commerciales
La Banque du Canada surveille également de près les conséquences engendrées par les guerres commerciales en cours, notamment les droits de douane levée par les États-Unis sur des exportations clés du Canada telles que les métaux et l’énergie. Elle a légèrement revu à la hausse ses prévisions de croissance pour l’année 2018 (de 2,1 % en juillet à 2,2 % aujourd’hui). En ce qui concerne l’inflation, qui a atteint jusqu’à 2,7 % au T3 2018. La banque s’attend à un recul jusqu’à 2 % dans les 6 mois à venir.
Quel est l’impact concret sur une hypothèque à taux variable ?
Cette augmentation porte donc le taux préférentiel à 3,95%, soit une augmentation de 0,25%,
l’incidence sur une hypothèque de 200 000 $ avec un amortissement de 25 ans est de 25,40$ par mois.
(Calcul basé sur un prêt à taux variable obtenu au taux préférentiel -1%)