L’aide fédérale destinée aux premiers acheteurs a fait une entrée remarquée ; aussi bien parmi les professionnels de l’immobilier, de l’investissement, qu’auprès des particuliers.
Comme évoqué dans un article précédent, ce programme incitatif doit permettre aux nouveaux acheteurs de confier jusqu’à 10 % de leur prêt hypothécaire à la SCHL.
Les premiers retours montrent une certaine zone d’ombre en ce qui concerne les modalités de ce prêt. Alors, vrai cadeau ou non ?
Pourquoi ce programme favorise l’achat d’une première maison ?
Vous l’aurez compris, l’objectif principal de l’aide fédérale aux premiers acheteurs est de faciliter l’accession à la propriété. Pour cela, cet incitatif finance une partie de l’achat auprès de la Société Canadienne d’Hypothèques et de Logement (SCHL).
Concrètement, celle-ci vous prête une partie du montant de votre bien, au moment de l’achat. Le principal avantage est qu’aucun remboursement n’est exigé mensuellement. Cela permet ainsi aux premiers acheteurs de contracter un prêt plus facilement, puisque leur apport sera plus grand.
Pour rappel, la SCHL prête jusqu’à 5% de la valeur d’une habitation existante, et 10% pour une nouvelle habitation.
Quand faut-il rembourser ce prêt fédéral ?
Aucun remboursement mensuel n’est exigé lorsque vous obtenez un prêt de la SCHL. Ce qui a pour effet de diminuer les paiements mensuels.
Cependant, cette aide fédérale n’est pas un cadeau, mais un emprunt fait à la SCHL. Il vous faudra donc le rembourser à un moment donné. Même si ce prêt est sans intérêts, il y a quelques précautions à prendre. En effet, le montant emprunté à la SCHL doit être remboursé au moment de la revente du bien, ou dans un délai maximal de 25 ans.
Cette somme sera revue en fonction de la valeur de votre propriété au moment du remboursement.
Alors, un cadeau « empoisonné » ?
Cela peut paraître anodin, mais si votre logement a pris de la valeur et que vous devez rembourser 10% de son montant (ou 5% dans le cas de logement existant) au moment de la vente, cela peut représenter une somme non négligeable.
Lorsque l’on connaît la croissance de l’immobilier dans certains quartiers de Montréal, on peut se poser la question du coût de l’emprunt « sans intérêt » de la SCHL.
En conclusion, nous vous recommandons de profiter de cette aide uniquement si vous en avez besoin pour vous qualifier dans les ratios ou si vous souhaitez à tout prix diminuer vos paiements. En effet, à partir de 2% d’augmentation annuelle de valeur de la propriété, la plus-value à rembourser à la SCHL dépasse les intérêts économisés.
Vincent Le Saux | Courtier Hypothécaire Montréal et Brossard