Les grandes banques canadiennes augmentent leurs taux fixes
En ce qui concerne les taux du crédit hypothécaire, les banques ont tendance à emboîter le pas de leurs consœurs qui relèvent ou baissent leurs taux. Lorsque les banques CIBC et Toronto-Dominion ont augmenté leur taux fixe de 10 à 15 points de base le 12 janvier. Par conséquent, elles ne faisaient qu’imiter la Banque Royale. La veille, celle-ci avait relevé de 15 points de base son taux fixe sur 5 ans, qui passait de 4,99 % à 5,14 %. Idem pour l’hypothèque fixe de 5 ans (amortissements sur 25 ans), dont le taux est passé de 3,39 % à 3,54 %.
Le lendemain, Toronto-Dominion s’alignait sur l’offre de sa concurrente, tandis que CIBC relevait également ses taux de 10 à 15 points de base. Malgré tout, l’offre de cette banque reste moins chère que celle de TD ou de la Royale.
Les autres grandes banques réfléchissent.
Scotia est en train de plancher sur la question de ses taux hypothécaires. Elle devrait prendre une décision similaire dans un avenir très proche. Idem pour la Banque Nationale, qui évalue toujours la situation. On ignore par contre tout des intentions de la Banque de Montréal. Globalement, on peut s’attendre un relèvement en bloc des taux des crédits hypothécaires offerts par les institutions de crédit canadiennes.
Des conséquences sur le marché immobilier canadien
Si, comme on peut l’anticiper, la majorité des banques décide de relever leurs taux, ce mouvement haussier fera augmenter le taux de référence qui est pris en compte pour simuler les crises, selon Gregory Klump. Donc avoir un impact sur l’admissibilité hypothécaire, même si celui-ci devrait être « marginal », toujours selon M. Klump.
Pour rappel, la banque du Canada définit un taux de référence du prêt hypothécaire sur base de la moyenne du marché. Les acheteurs d’un bien immobilier qui ont apporté une mise de fonds d’au moins 20 % ne sont pas obligés d’assurer leur hypothèque. Par contre, ils doivent prouver qu’ils ont les ressources financières pour pouvoir rembourser leurs mensualités en cas de hausse des taux de 2 %.
Par exemple, le taux de référence fixé par la banque du Canada est actuellement de 4,99 %. Les candidats acquéreurs doivent donc prouver qu’ils peuvent rembourser des mensualités sur base d’un taux hypothécaire de 6,99 %.
Les conséquences devraient essentiellement se faire sentir dans les grandes villes où le marché immobilier est cher, par exemple Vancouver.
Augmentation du coût des fonds sur les marchés de gros
Suite à la montée des taux obligataires, les banques doivent faire face à l’augmentation du coût des fonds sur les marchés de gros. D’où la nécessité d’augmenter leurs taux hypothécaires pour maintenir leurs marges bénéficiaires.
De plus, les experts s’attendent à ce que la banque du Canada relève à nouveau son taux directeur cette semaine, qui passerait alors à 1,25 %. Cette décision, si elle est adoptée, devrait avoir un impact mécanique sur les taux préférentiels des institutions de crédit majeures, ainsi qu’augmenter le coût des prêts à taux variable.